lundi 5 juin 2017

Samy Badibanga ressuscite les mercedes 207,esprit de mort.

   Certains ont applaudi comme cadeau d'au revoir, cette décision de Samy Badibanga de remettre au goût du jour , l'importation des véhicules de plus de dix ans d'âge. Mon souhait est que le gouvernement Tshibala revienne sur cette décision populiste, démagogique et irresponsable. Matata Ponyo avait pensé que pour faire face aux défis des transports publics qui se posent à notre pays, il fallait assainir le parc automobile et développer les transports en commun, avec l'arrivée des bus de la Transco par exemple. Il avait raison. Le ministre des transports actuel, qui défend ou justifie cette décision, parle même de coup de pouce à l'économie du pays. Il brandit comme principal argument, la traçabilité d'un contrôle technique fiable. Nous savons tous que même en France, les résultats après une visite au contrôle technique sont négociables. Cette seule affirmation permet de balayer tout l'argumentaire qui peut être proposé. Déjà, à l'époque de l'interdiction, des failles ont pu être constatées: falsification des documents et l'incontournable corruption. Donc il valait mieux rester dans l'interdiction plutôt que de chercher à ouvrir à nouveau la boîte de Pandore en autorisant l'importation des véhicules , vieux de jusqu'à vingt ans. Avec eux les pneus usagés et toutes sortes de pourritures d'occasion qui ne nous aident pas; au contraire.
  Si évidemment, c'est vrai que l'impression peut-être de résoudre le problème des transports, dans l'immédiat, les conséquences elles, sont désastreuses, dans un avenir très proche. Le congolais achètera la voiture la moins chère pour faire un certain équilibre avec le coût de la douane qui est incompréhensiblement trop élevé. Vous ne me direz pas qu'une voiture dont dans la date de la première mise en circulation remonte à 1997, vivra longtemps dans un environnement comme le Congo. Manque de routes , de pièces de rechange et de façon générale d'entretien. Il paraît même que les voitures plus récentes, avec toute l’électronique utilisée, ne peuvent pas rouler sur les routes en terre, donc s'adapter aux conditions telles qu'elles se présentent au Congo. Alors, la solution est-elle de revenir comme au Cuba, aux voitures des années 1930 ou de réfléchir à d'autres alternatives. C'est une question de choix.Que les experts en la matière s'y penchent. Même au Cuba, maintenant que Raoul a choisi de progresser, ces voitures deviendront de collection .
   En France, même dans les fins fonds de campagne les routes son asphaltées. Au Congo,nous voulons garder nos routes en terre et importer des voitures des années 1990.C'est une question de choix, disais-je. Améliorer notre quotidien n'a jamais vraiment fait partie de nos (gouvernants et peuple compris)préoccupations.
   Pour revenir à nos moutons, on autorise les voitures de plus de dix ans, on signe en même temps la reprise des accidents, des morts comme on a connu avec les Mercedes 207. Comme elles ne seront plus les plus importées, elles laisseront peut-être la place aux vieilles Ford ou Combi. Non ce n'est pas une bonne idée.Résoudre le problème des transports publics au Congo, impose de s'adapter aux moyens actuels comme dans les pays développés. A l'heure de l'écologie et donc des transports propres, pourquoi ne pas penser à développer  les trains, les tramways qui rouleront à l’énergie solaire ? Je suis en train de parler des choses dont ce n'est pas ma spécialité mais quand on vit en Europe, cela saute aux yeux. Évidemment avant tout ça, la construction des routes. On peut se demander aussi en ce qui nous concerne, comment est-il possible encore, qu'en 2017, les congolais ne soient pas capables de construire eux mêmes leurs routes.
  Importer à nouveau les vieux véhicules veut dire simplement, plus d'épaves qui s'accumulent dans les parcelles et sur les voies publiques, défigurant ainsi les paysages. Plus de pollution, donc de maladies; plus d'accidents, donc des morts . Cela in fine, coûterait beaucoup plus cher aux contribuables et à l'Etat que ce que ça peut prétendre ramener dans les caisses. Cette solution là ne m'a pas convaincu. C'est aussi question de mentalité : chez nous rouler à vélo ou en moto, n'est pas assez valorisant pour l'usager. Il faut avoir une 4x4 rutilante, comme ça la société voit que vous avez réussi ! Nous sommes encore loin de vraies valeurs et de lucidité. Face aux routes dégradées, il faut privilégier les engins qui les surmontent. Voilà comment au Congo nous faisons face aux problèmes !

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