samedi 13 août 2011

Aurons-nous des élections apaisées ?

"Plus de deux cents organisations de jeunes de la province du Sud Kivu ont signé vendredi 12/08/2011, à Bukavu un code de bonne conduite pour des élections apaisées... L'apport des jeunes pour la réussite du processus démocratique... R.D.C: Les femmes plaident pour des élections apaisées... Kasai-Oriental : Un colloque pour des élections apaisées." ...Il ne se passe pas de jour qu'on ne puisse lire dans la presse congolaise un article appelant à des élections apaisées! C'est dingue. De quoi a-t-on peur ? On a peur de ces drogués du conflit qui , mus par la violence et l'irresponsabilité rêvent d'arrêter le cours inéluctable actuel de la marche de la République Démocratique du Congo vers le progrès. Les uns en appelant à la prise d'armes, les autres en appelant au désormais célèbre "DEGAGE". La situation économique étant tellement difficile pour la plupart, que très peu se rendent compte des efforts réellement déployés en vue d'améliorer les choses. Cela peut paraître normal mais ne doit en aucun cas permettre de casser la dynamique actuelle. Les congolais responsables,-il y en a encore plein heureusement-,sont en train eux, en plus de nos différentes et moult priorités, de s'atteler à ramener la population à la raison, à une bonne conduite. Avouons que la démocratie que nous évoquons tant dans notre quotidien , dans nos discussions, reste encore un mystère pour la plupart.
A la lecture de tous ces titres évidemment, on peut se permettre d'être rassuré. Je le suis d'autant plus que depuis plusieurs années, des oiseaux de mauvaise augure n'ont pas tari de nous prédire l'hécatombe à certaines dates symboliques, comme le 24 novembre ou le 30 juin. Au final , il ne s'est rien passé.
Plus récemment encore, en cette période du printemps arabe, j'ai pu lire dans certains murs de réseaux sociaux que des soulèvements avaient rattrapé le Congo. A Butembo par exemple ! Encore une fois, en réalité rien. Je me souviens avoir écrit à l'époque, lors de ces discussions que nous au Congo, n'avions déjà pas le degré du développement de la Tunisie ni de l'Egypte. Que même si certaines revendications étaient légitimes ,nous devrions réfléchir à la voie à suivre pour les satisfaire. Si les jeunes veulent d'un meilleur avenir demain, c'est aujourd'hui qu'ils doivent le construire. Ce ne sera sûrement pas en détruisant le minimum acquis dont le Congo peut se targuer aujourd'hui depuis l'avènement au pouvoir d'un certain clan Kabila.Je parle du père comme du fils. Car c'est à partir d'eux que la destruction s'est arrêtée pour passer au plus dur, c'est-à-dire la reconstruction en cette période de crise financière, monétaire et donc économique internationale dont les conséquences ne comptent pas pour les révolutionnaires congolais ! On pourra toujours en parler: depuis le départ des fonctionnaires belges, l'administration dont dépend toute vie dans la cité a été détruite et l'Etat a foutu le camp avec. Ceux qui sont venus après, depuis le sommet et tout autour n'ont pas été formés et ont cru notamment que l'Etat leur appartenait. M'enfin
Des efforts sont réellements faits pour en appeler à des élections apaisées! Que cela viennent des leaders politiques à l'instar de Tshitshi,Kengo et autres. Ou des religieux comme Monsengwo et toutes les églises de réveil. Des associations, des ONG et de la société civile en général. Grâce à eux, on peut vraiment y croire à ces élections libres, transparentes et ...apaisées. Vive la Paix.
Mais ne soyons pas naïfs ni dupes. Tout est encore possible. Pour preuve, toutes les menaces que se font proférer les uns les autres, selon qu'on est partisan de tel ou tel autre leader. Aujourd'hui il y a même des combattants congolais qui ne sont pas là où sévissent les groupes armés qui pillent notre sol,ou qui violent nos mères, soeurs et filles. Mais qui évoluent devant les salles de spectacle pour empêcher nos artistes d'exercer librement leur métier. Ils sont aussi dans les gares pour combattre les infortunés politiciens en déplacement en Europe.. On est là en face d'une catégorie de gens tels qu'on ne trouve qu'au Congo. Une espèce en voie de disparition caractérisée par la violence, l'archaisme et la régression. Par respect pour tous nos soldats honnêtes- surtout pas ceux qui se livrent aussi aux viols- qui meurent au front, ne dites surtout pas que l'armée sur place ne fait rien. De quoi a-t-on peur en vérité? Cette appréhension qu'on a entendu, aller jusqu'à alimenter les discussions dans les plus hautes sphères de l'O.N.U. Ban Ki-Moon en personne a reconnu craindre les conséquences du verdict des urnes. Si Kabila était élu, l'opposition ne le reconnaîtrait pas. C'est certain. La faute à notre démocratie que nous ne maîtrisons pas encore. Ceux qui ne veulent plus de lui espèrent comme ça, comme dans un rêve que les résultats lui soient défavorables. Il en est de même de la majorité au pouvoir d'ailleurs qui ne doit pas être suffisamment prépapée et donc prête à lâcher ce pouvoir, qui comme on le sait,agit comme une drogue et ne vous mène le plus souvent que dans la voie de l'addiction. Eclairons quand même l'opinion sur le fait que Kabila est en train de finir un premier mandat. Qu'il a tout à fait le droit de se représenter une deuxième fois et que toutes manoeuvres pour lui permettre une troisième représentation ne serait plus acceptable. Mais on y est pas encore.
Le but de notre propos de ce jour est d'abonder dans le sens de ces nombreux appels à des élections apaisées. Sans avoir la prétention de donner de cours de démocratie à quiconque, sachons qu'on a le droit d'être des adversaires mais continuer néanmoins à discuter.Mais nullement des ennemis. A ceux qui brandissent sans cesse des menaces comme on a l'habitude d'entendre ! " vous les Kabilistes(majorité actuelle oblige), on vous poursuivra quand le pouvoir aura changé de mains, vous ou vos enfants.je dis une seule chose : arrêtez tout de suite. Ce n'est pas ça faire la politique. Si on n'est pas compétent pour faire la politique, on fait autre chose. Il y a tellement des choses à faire surtout au Congo où tout est à faire. Ceux que vous menacez, il faut le savoir aussi, ne vont pas se laisser taper dessus.Rappelez-vous que même les geurres les plus atroces se terminent autour d'une table. Peuple congolais qui me lisez, ne nous massacrons pas parce que nous défendons Kabila , Thsisekedi, J.p Bemba ou autre Kamere. Que chacun se rappelle qu'il est libre et que c'est son droit de rouler pour qui il veut. Et c'est ça la démocratie.

La guerre de l'eau !