dimanche 5 février 2017

Tshisekedi est-il entré dans l'histoire après sa mort.?


     Sans aucun doute il entre dans l'histoire de la République Démocratique du Congo. De son vivant ,il était déjà une icône,une légende . Moi je dis toujours que ce monsieur a affranchi le Congolais de la peur de s'exprimer contre le pouvoir. C'était quelqu'un qui a appris aux compatriotes de Lumumba à résister. Il a pu le faire face au Léopard du Zaïre, Mobutu. A l'époque, il fallait le faire.! Mais ça,c'était avant .Je crois qu'à cette époque là, c’était  sa conscience de juriste de formation qui lui en donnait le courage. Je dirai, la motivation. Insidieusement donc, au fil du temps, le congolais, croupissant dans la misère, s'est libéré et s'est mis à braver l'autoritarisme du régime. Récupéré par celui-ci, qui en fit un politicien, il perdit son âme d'homme de loi. Il signera alors des actes abominables.  Je crois aussi, que ce revirement n'a pu  être possible que sous une certaine contrainte.Ça ne pouvait pas l'être  autrement !Tant il était profondément convaincu de la quintessence du droit dans l'exercice du pouvoir.
    Tout au long de sa vie politique, il se battra contre deux convictions. Celle d'homme de loi, de droit et celle de politicien corrompu et avili, dans un environnement qui ne lui facilitera pas la tâche non plus. Car il fallait bien avoir les moyens de vivre. Le temps donc de fermer sa bouche, car l'Etat l'aide et le fait vivre. Puis le temps de démissionner parce que le bafouement des libertés individuelles et la mauvaise gouvernance le révoltaient. Il n'aura jamais le courage de se convaincre du bon cap. Celui que le peuple attendait désespérément de lui, c'est-à-dire de prendre le pouvoir, d'installer la démocratie et donc le développement. C'est ainsi qu'il décevra la plupart, qui continuera, malgré tout, de  toujours compter sur lui. Jusqu'aux derniers instants de sa vie, je pense au dialogue, avant que d'autres acteurs ne viennent lui ravir la vedette. Edem Kodjo ou la Cenco .Constat qui ne manquera pas de le convaincre de la page qui se tourne. Et qui lui fera comprendre qu'il  n'est plus le Moïse qu' il aurait pu être. Et que le peuple a trouvé d'autres saints à qui se vouer. Et qui désormais décideront à sa place. Ce qui précipitera peut-être aussi sa mort.
   Chacun parlera de Tshisekedi avec sa sensibilité. Moi je ne vois plus que cet homme qui a choisi d'être opposant mais qui au final, n'a rien empêché. Et donc n'a pas rendu à la nation le service que celle-ci pouvait attendre d'un homme de son envergure. Faire avancer la démocratie.L'histoire retiendra surtout de lui ce qualificatif d'opposant historique qui pour moi ne le grandissait pas. Mais qui le définit si bien et le fera toujours compter parmi les plus importants politiciens congolais. Il restera un homme courageux qui avait les moyens d'arracher le pouvoir et de l'exercer. Mais son action se limitait trop à sa personne.  Il n'avait pas de vision pour la postérité. Il aurait pu enseigner le droit ou écrire ses mémoires. Il ne l'a pas fait. Le confort de son statut d'opposant historique, à qui il fallait tout apporter sur un plateau, de quasi intouchable ,le contentait trop. Et il ne s'en est que trop contenté.

La guerre de l'eau !